Parmi eux, l’Inde est considérée comme un eldorado par les laboratoires pharmaceutiques, tant les volontaires affluent pour participer à des tests de médicaments avant leur distribution sur le marché européen. Le problème, c’est que cette pratique échappe fréquemment à toute réglementation et peut être très risquée. Ses conséquences sur la santé des « cobayes » peuvent s’avérer fatales. La consultation ne dure pas plus de cinq minutes et le traitement est gratuit. Un miracle pour les patients indiens malades qui n’ont pas les moyens de se payer un suivi médical sur le long terme. D’autres, en bonne santé, sont recrutés par des « rabatteurs », qui parviennent à convaincre les populations les plus démunies de se faire « de l’argent facile ». Mais à quel prix ? Des dizaines de milliers de testeurs volontaires en Inde souffrent d’effets secondaires graves et pourtant, très peu ont été indemnisés.
Cette enquête, signée Grégoire Queinnec et réalisée en 2013, révèle et décrypte les aspects les plus sombres de ces campagnes d’essais cliniques délocalisées, pointant la responsabilité de grands laboratoires comme le français Sanofi. Elle prend une toute nouvelle dimension dans le contexte sanitaire que nous connaissons aujourd’hui.